This Life: le show en détail

Alors que la tournée outre-Manche vient de se terminer, nous avons voulu revenir en détail sur ce concert, surtout pour les fans qui n’ont pas pu faire le déplacement. Nous le savons tous, être fan de Take That en France, c’est très frustrant, ils ne viennent nous voir que trop rarement. La plupart des fans ne peut pas se permettre d’aller les voir en Grande-Bretagne ou dans le reste de l’Europe. Nous espérons donc que ce récit détaillé vous aidera à vivre cette tournée par procuration (ou à revivre votre concert si vous avez eu la chance de pouvoir assister à la tournée).

*crédits photos: Take That France

Première partie: Olly Murs

La première partie est assurée par Olly Murs, ami de longue date des Take That. Olly est visiblement heureux d’assurer la première partie. Il enchaîne ses plus grands tubes, comme Dance with me tonight, Up, Heart skips a beat et Troublemaker avec énergie et gestes aguicheurs. Il confie être récemment devenu papa et dédie des chansons pour sa fille. Il interprète avec émotion Dear darlin‘ qu’il dédie à son amie Caroline Flack (sa coanimatrice dans X Factor, décédée en 2020). Olly joue beaucoup avec son sex appeal et avec la nostalgie des fans en reprenant It only takes a minute de Take That. Les fans sont maintenant prêts pour le concert.

Le pré-show

Comme souvent, le show commence avant le show. Les Take That ont l’habitude de soigner leur entrée en scène. Cette fois-ci, la scène est occupée par un énorme poste de télévision vintage. Pour mettre en place le thème rétro de la tournée, ils ont filmé une dizaine de fausses pubs humoristiques, avec un ton kitsch et surjoué, qui se terminent toutes par « ’cause this life is yours! » Sur cette tournée, il n’y a pas de danseurs. Les musiciens sont relégués à chaque coin de la scène. Il s’agit d’un choix délibéré qui rend Gary, Howard et Mark plus vulnérables sur scène, à la vue de tous, constamment, mais ce choix est également le miroir de ce dernier album, une réflexion sur la vie avec une scénographie parfois dépouillée et parfois spectaculaire.

L’ouverture onirique

Pourtant, le ton change avec l’ouverture du show. L’écran de la télévision s’allume de nouveau, plein de neige, des confettis blancs tombent lentement sur scène comme des flocons, un bruit blanc envahit la salle avant d’entendre les première notes de Keep your head up. L’ambiance onirique est installée. L’ombre des Take That apparaît dans l’écran avec les premières paroles de la chanson. Au premier refrain, l’écran s’ouvre, les fans crient, les Take That sont enfin sur scène. Le vent souffle fort, les confettis s’envolent dans un tourbillon aveuglant. On les distingue à peine. L’écran s’est scindé en deux tribunes. C’est comme si les Take That sortaient d’un de nos rêves. Une entrée en douceur.

Windows et Giants

Mark prend sa guitare, Gary s’assoit au synthé et Howard attrape son tambourin pour entonner Windows, premier single du nouvel album This Life, chanson à la fois grave et pleine d’espoir, représenté par des oiseaux qui volent au-dessus d’eux. Ils sont concentrés, l’air encore un peu renfermé. Mais les sourires arrivent avec la chanson suivante, Giants. Mark et Howard tapent sur des percussions géantes pendant que Gary nous livre une version aigue mais sans faille. Les deux escaliers se sont réunis, cette scène se meut sans qu’on s’en rende compte. Ils finissent en haut des escaliers, triomphants, le poing en l’air. L’ambiance se détend enfin.

The Days I hate myself

Finalement, la scène s’anime. Les deux immenses escaliers glissent sur scène, parés de vert comme un jardin (les escaliers sont recouverts d’écrans). C’est Mark qui en a eu l’idée. Ils représentent les hauts et les bas que l’on traverse tous dans la vie et prennent tout leur sens sur cette chanson. Figurant sur le nouvel album, tout le monde ne connaît pas encore les paroles, mais l’énergie qu’ils y mettent transpire dans la salle.

Everything changes et Sure

Retour aux basiques. Howard prend le lead pour chanter Everything changes. Cette chanson lui va bien et on le sent à l’aise. Pendant Sure, on les voient s’amuser un peu de la chorégraphie et se lancer des regards moqueurs. Difficile de dépoussiérer une chanson des années 90 sans décevoir les fans de la première heure. Avec un côté un peu music hall et un décor à la Broadway, ils montent, ils descendent, ils remontent, ils redescendent ces escaliers, avant de s’écrouler par terre et de s’en amuser. Pas besoin de salle de sport! Ils en profitent pour descendre de scène une première fois, serrer les mains au 1er rang, et chacun s’arrête devant un.e fan pour lui parler. Chacun demande le nom de la personne, d’où elle vient et lui souhaite la bienvenue au concert « ’cause this life is yours! » pour finir avec un bisou ou un câlin. On est tous et toutes évidemment jaloux!

Shine

Place au spectaculaire Shine! Un décor de théâtre apparaît sur les écrans géants. Il fallait bien cela pour cette chanson emblématique de Take That. Gary assis derrière son grand piano blanc, et Mark en rock star debout dessus. Des jets d’eau surgissent devant au rythme de la musique et les fans entonnent les paroles comme une chorale à l’unisson. Tout la salle balance les bras au rythme de Mark qui ne veut pas en finir. Seul sur scène à la fin de la chanson, il se lâche, interpelle le public, et danse jusqu’à un saut final avant de disparaître lui aussi derrière les escaliers.

Emission de télévision

Changement de décor. On peut compter sur les Take That pour imaginer des concepts originaux sur scène. Cette fois-ci, nous sommes l’audience d’un show télévisé des années 60 animé par Gary, Mark et Howard, avec caméras d’époque, papier peint vintage, et costumes flashy qui tranchent avec le noir du début. Ils nous content l’histoire du groupe comme jamais. Mark débute cette séquence par introduire Gary d’une façon émouvante, rappelant tous les prix qu’il a remportés, et expliquant que tout a commencé quand il était tout jeune avec un synthé et la chanson A million love songs. Gary est seul à interpréter cette chanson chère au cœur des fans. Puis, Howard relate les débuts difficiles du groupe, le travail sans relâche à enchaîner les concerts dans les petits clubs, à ne pas renoncer malgré les épreuves. Ils revêtent des vestes en cuir cloutées, qui nous ramènent tout de suite au début des années 90, pour interpréter I found Heaven qu’ils n’avaient pas chanté sur scène depuis 1993 (Gary en lead à la place de Robbie). Oui, ils peuvent encore nous surprendre et ils s’amusent beaucoup sur cette petite séquence.

Nostalgie qui ne s’estompe pas, surtout lorsqu’ils enchaînent avec leur premier numéro 1, Pray, et la fameuse chorégraphie. Les fans jubilent, ça marche à chaque fois. Juste avant la fin de la chanson, Howard prend le micro pour expliquer qu’après tant de succès, il était temps pour eux d’aller chacun de leur côté (oui, ils éludent une grande partie de leur carrière). La chanson se termine avec Gary seul dans la lumière, assis sur les escaliers et un déchirant « I’m so cold and all alone ».


Gary au téléphone avec Howard et Mark: « dites, si on se reformait? » Cri des fans. C’est évidemment Patience qui ouvre cette nouvelle ère avec les fans qui hurlent le refrain. Le chœur des fans ne baisse pas en intensité quand ils se mettent à chanter The Flood, comme s’il fallait remplacer les voix de Jason et Robbie. Au moment propice, Mark performe son légendaire mouvement de jambes « à la Elvis », mais désormais Howard et Gary font de même! Une triple Elvis! Ils finissent ce tableau avec Get ready for it, évidemment avec un saut à grand écart pour Howard (oui, il peut encore le faire!)

Les garçons prennent ensuite place derrière leurs instruments pour interpréter quelques chansons du dernier album. La première fois que j’ai entendu March of the Hopeful sur l’album, j’étais sûre que cette chanson figurerait sur la setlist. Elle a ce potentiel spectaculaire à la Never Forget. Et pourtant, ils ont pris le contrepied de cette dimension théâtrale attendue. Howard s’assoit derrière la batterie, Gary à son synthé, Mark sur un tabouret avec une guitare électrique. C’est finalement une version épurée qu’ils nous offrent. Quel bonheur de retrouver Howard à la batterie. Il est concentré, car c’est aussi lui qui chante en lead. Puis vient le tour de Mark de prendre le lead avec The Champion**, lui aussi très concentré sur sa guitare acoustique.

Un canapé est installé au milieu de la scène, ils quittent leur instruments pour s’y installer, et sont rejoints par tous les musiciens et quelques techniciens. Ils entonnent tous ensemble This Life dans une joyeuse cacophonie, se balançant tous en rythme, comme une bonne bande de copains. Et Gary qui monte magistralement les dernières notes! Cette chanson, qui paraît si légère et positive, surtout dans cette interprétation, est pourtant une chanson qui rappelle que la vie est dure et cruelle la plupart du temps, et qu’il faut donc prendre sa vie en main. Une chanson qui reste dans la tête bien après le concert!

La B stage du futur

On change littéralement de monde pour le tableau suivant. On nous demande de mettre nos lunettes 3D pour celles et ceux qui en ont (elles étaient dans le programme). Peut-être dans un esprit second degré, ou pour coller à leur thème vintage, il s’agit de lunettes en papier avec un œil vert et un œil rouge. Petit côté nostalgique. Effectivement, les animations 3D envahissent les écrans géants pour Greatest Day. Mark, Gary et Howard apparaissent vêtus de longs manteaux miroirs et affublés d’énormes lunettes. Une des marques de fabrique des concerts de Take That, c’est qu’il y a toujours une petite scène dans le public pour se rapprocher des fans. Nulle exception cette fois-ci. Une grande passerelle descend du plafond (certain.e.s reconnaitront peut-être la passerelle du Beautiful World tour). Ils traversent tranquillement pendant le refrain pour arriver sur la petite scène qui se lève alors et se met à tourner sous une pluie de confettis. Exit les lunettes, il est l’heure de danser. Ils remettent un peu de rythme avec These Days, toujours aussi entrainant.

Exit les manteaux miroirs pour découvrir des costumes pattes d’éléphants seventies violets et une petite prise de risque. Allongés sur la petite scène, Mark se met à chanter une autre chanson du nouvel album Time and time again. Pour rendre cette chanson plus scénique, les garçons font une chorégraphie au sol (qui prend toute sa dimension sur les écrans géants), se lèvent et se recouchent à mesure que Mark chante « I get up, I get down ». Cette chanson peut paraître elle aussi un peu légère, mais elle parle de résilience. La chorégraphie nous fait sourire, mais il faut une certaine maîtrise pour chanter en même temps.

À la fin, ils n’hésitent pas à prendre la parole pour remercier le public, avant d’entamer un classique, Relight my fire. Place aux déhanchements qui, avec ces costumes, nous rappellent Claude François. Mark et Howard sont littéralement déchaînés et on ne résiste pas! C’est aussi le moment de revenir sur la grande scène. Mark est le dernier à monter sur la passerelle, il fait demi-tour pour aller donner un dernier déhanché aux fans dans le fond. Une fois sur la grande scène, c’est un festival de feu! Ils montent les escaliers qui prennent feu derrière leurs pas, pendant que des geysers enflammés réchauffent les premiers rangs. C’est Gary qui assure la partie de Lulu. La scénographie de Relight my fire ne déçoit jamais, elle fait toujours monter la température!

Gary et Mark sortent de scène, laissant Howard occuper l’espace et descendre la température. Assis sur les marches avec le guitariste Milton McDonald, il interprète de façon touchante One more word et la dédie à tous les parents qui ont des filles (il a manifestement écrit cette chanson pour une de ses filles). Nous ne sommes pas habitués à voir Howard seul sur scène, mais quel joie de le voir prendre (enfin) une place équitable dans les concerts et de le voir s’épanouir sur le devant de la scène interprétant en lead 6 chansons. Cela montre tout le chemin qu’il a parcouru avec ce dernier album qui lui a permis de prendre confiance en lui, tant dans l’écriture des chansons que dans l’interprétation.

Leur royaume

Quand Mark réapparaît dans sa fameuse posture pour Hold up a light, il est vêtu d’un costume blanc couvert de perles et d’une tiare. Gary et Howard le rejoignent coiffés eux aussi d’une couronne. L’arena est leur royaume, nous sommes leurs fidèles sujets volontaires, dévoués, en totale adoration, et les chansons qui suivent, de véritables hymnes. Hold up a light est un exutoire, une belle occasion de sauter partout et de crier notre amour pour les trois rois de Manchester. Et ils en profitent pour descendre près des fans, faire des bisous et des câlins et les faire chanter avec eux. C’est aussi une de leur marque de fabrique. Ils sont proches des fans. Être au premier rang, c’est souvent l’occasion de partager des moments avec eux, ils interagissent beaucoup malgré un spectacle millimétré et bien huilé. Le lendemain des concerts, les réseaux sociaux sont remplis de fans qui cherchent des vidéos de leurs petites secondes partagées avec eux.

Une cascade s’abat sur la scène, signe d’un autre hymne incontournable: Back for good. Le logo chute dans ces trombes d’eau faisant crier les fans. Gary au piano est sérieux derrière son rideau d’eau, Mark s’amuse de cette chanson avec les fans. Elle nous ramène inévitablement à notre adolescence et est toujours chargée en émotion avec les fans qui hurlent les paroles.

On continue à monter en puissance avec les premières notes de Never Forget. S’il y a une chanson qui rassemble chaque personne dans la salle, c’est bien celle-ci. J’ai toujours la chair de poule de voir autant de monde levant les bras comme un seul homme, même ceux qui se sont fait trainer au concert. Rien ne résiste à la ferveur de Never Forget! Un pur moment de communion célébré par une pluie de confettis blancs!

Rule the world est souvent la dernière chanson des concerts de Take That. On le sait, on le sent. On est tout aussi heureux de chanter que l’on est triste de réaliser que c’est la fin. La scénographie est toujours travaillée sur cette chanson. Des milliers de lumières de téléphones s’allument dans la salle tandis qu’un halo orange traverse la scène, comme si la Terre était en feu. Rule the world est toujours spectaculaire et chargé en émotions.

C’est déjà la fin après deux heures d’un show très étudié et entrainant, qui passe si vite. Cette tournée ne nous a pas déçues, même si elle était différente. Moins de monde sur scène, mais peut-être plus de liberté pour Gary, Mark et Howard. Nous les avons sentis heureux et plus libres de s’amuser sur scène, et avec un contact encore plus facile avec leur public.

Nous avons hâte de voir ce qu’ils réservent aux fans pour la tournée européenne, qui sera a priori différente de la tournée UK.

** la setlist des concerts en stade est légèrement différente. The Champion est remplacée par Brand new sun, et ils ont ajouté You and me en fin de concert.

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